Pour la première fois depuis 10 ans, Netflix a perdu des abonnés

Écrit par Guillaume
Publié le : {{ dayjs(1650556847*1000).local().format("L").toString()}}
Suivez-nous

Une situation en partie liée à la guerre en Ukraine et au retrait de la plateforme de Russie / Biélorussie.

Sans trop s’avancer, on peut dire que l’aventure Netflix est le genre d’histoires dont raffolent les Américains. Une espèce de success story qui fleure bon le rêve américain. Fondée en 1997 en Californie, la société s’est d’abord spécialisée dans la location de DVD au moyen d’un système de catalogue et d’expéditions pour ne pas avoir à gérer d’innombrables boutiques comme les opérateurs classiques. Les clients devaient s’acquitter d’un abonnement mensuel qu’ils utilisent d’ailleurs toujours aujourd’hui, bien des années après le virage vers le dématérialisé que Netflix a été l’un des premiers à prendre avec son premier service de vidéo à la demande, dès 2007.

Depuis, Netflix remporte succès sur succès et s’est assuré d’une présence à l’échelle de la planète presque entière : à l’exception notable de la Chine, de la Corée du Nord ou de la Syrie, elle est présente dans la plupart des pays du monde et flirtait avec les 225 millions d’abonnées pour des rentrées d’argent conséquentes. Près de 30 milliards de dollars de chiffres de d’affaires en 2021 pour un bénéfice évalué à un peu plus de 5 milliards sur la même période. Une réussite qui vient toutefois de connaître un coup d’arrêt.

Les origines de Netflix, la location de DVD par abonnements… et par courrier !

En effet, à la publication de ses derniers résultats financiers, Netflix a été contraint de présenter un perte nette du nombre de ses abonnés et alors qu’elle estimait pouvoir en gagner 2,5 millions sur le premier trimestre 2022, c’est une perte sèche de 200 000 abonnés dans le monde au 31 mars 2022 par rapport au 31 décembre 2021. La situation n’est pas réellement surprenante : en interrompant son service en Russie et en Biélorussie, Netflix a logiquement perdu tous ses abonnés dans ces deux pays. La croissance dans le reste du monde n’a pas suffit.

Netflix estime d’ailleurs que « la diminution progressive du nombre d’abonnés payants russes a entraîné une perte nette de 700 000 abonnements. Sans cet impact, [le service aurait] eu 500 000 abonnements supplémentaires » par rapport au dernier trimestre. Reste que la Bourse de New York n’a guère apprécié ce recul sanctionnant très nettement l’action du groupe : le court s’est effondré de 25% sur la seule journée suivant cette annonce. Au-delà de l’aspect purement circonstanciel de cette baisse, Netflix est tout de même confronté à une croissance moindre de son nombre d’abonnés et à la concurrence de services toujours plus complets.

Logiquement, la société californienne cherche donc à diversifier ses sources de revenus et la remise en question de sa situation en Russie est sans doute un excellent moyen pour elle d’aller encore un peu plus de l’avant. Elle a multiplié les productions bien sûr, mais c’est aussi engagée sur le terrain des films à gros budget et a récemment investi le monde du jeu vidéo avec le rachat de Night School Studio.