Une opération de plus de 40 milliards de dollars qui faisaient l’émergence d’un géant aux ambitions démesurées.
Souvenez-vous, en septembre 2020, nous nous faisions l’écho d’une incroyable nouvelle en provenance de NVIDIA. Le géant de la carte graphique était alors prêt à mettre 40 milliards de dollars sur la table pour faire l’acquisition de la société britannique ARM. Celle-ci n’était déjà plus indépendante : quatre ans plus tôt, en juillet 2016, c’est le Japonais Softbank qui se l’était offerte pour 31 milliards de dollars. Entre temps cependant, les synergies espérées par la société japonaise n’ont visiblement pas eu lieu et Softbank cherchait à revendre depuis déjà quelques temps.
L’opération semblait devoir contenter les principaux acteurs. D’un côté, elle permettait à NVIDIA de diversifier ses activités en mettant la main sur un acteur en plein essor et de l’autre, elle offrait une porte de sortie plus qu’honorable à Softbank qui pouvait même mettre en avant une plus-value de 9 milliards de dollars alors qu’il semblait ne pas trop savoir quoi faire de sa filiale. Toutefois, l’annonce de NVIDIA aura vite suscité de vives oppositions. En réalité, de très nombreux acteurs de l’industrie plus ou moins concurrents de NVIDIA y trouvaient à redire : Google, Microsoft ou Qualcomm ont été parmi les plus véhéments, mais le « coup de grâce » aura sans doute été porté par de multiples organismes de régulation.
Qu’il s’agisse des institutions européennes, britanniques ou américaines, elles semblaient toutes voir d’un mauvais œil l’émergence d’un tel géant. Aucune annonce officielle n’a été faite par ces institutions, mais plusieurs rapports, plusieurs fuites n’allaient clairement pas dans le sens d’une autorisation de ce rachat par NVIDIA. Avant même la prise de décision de ces organismes, la société américaine aurait finalement décidé de jeter l’éponge et si nous attendons la confirmation officielle de NVIDIA, les journalistes de Bloomberg semblent sûrs de leur fait.
Bloomberg précise effectivement que « NVIDIA se prépare à discrètement abandonner l’achat d’ARM Ltd. à Softbank Group Corp. après avoir fait peu voire pas de progrès dans l’obtention des autorisations nécessaires à cette opération de 40 milliards de dollars ». Bloomberg ne cite aucune source, mais parle de « personnes proches du dossier ». Une annulation qui ne serait toutefois pas gratuite pour NVIDIA qui devrait ainsi payer 1,25 milliard de dollars en indemnités de rupture des négociations. Les journalistes de Bloomberg soulignent toutefois que « les dirigeants de NVIDIA et ARM sont toujours en train de plaider leur cause auprès des organismes de régulation ». Si la chose paraît compromise, nous ne sommes donc pas à l’abris d’un nouveau retournement de situation.
