Adobe confirme la mort de Flash en 2020

Écrit par Guillaume
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Attendue depuis des mois, l’annonce de la mort définitive d’Adobe Flash est intervenue le 25 juillet dernier. Si certains nostalgiques écrasent déjà une larme à l’idée de cette page de l’informatique qui se tourne, d’autres au contraire sablent le champagne. Une opposition de style qui résume parfaitement les hauts et les bas d’un logiciel qui a suscité les passions tout au long de sa (tumultueuse) histoire.

Imaginé en janvier 1993, par Charlie Jackson, Jonathan Gay et Michelle Welsh, SmartSketch est en quelque sorte l’ancêtre de Flash. Pourtant, il fallu attendre plus de trois ans pour que la société Macromedia mette la main sur le programme des trois compères – qui a déjà largement changé – et le renomme Flash 1.0. L’aventure pouvait enfin commencer. Logiciel d’animation vectorielle relativement simple d’accès, il évolue très rapidement et intègre le son stéréo ou les bitmaps en 1997. L’année suivante, Macromedia distribue Flash 3 afin d’affiner le fonctionnement des animations et d’ajouter un véritable langage de script pour gérer les objets interactifs.

Petit à petit, Macromedia parvient à faire de son logiciel un incontournable de la création de sites Web et les principaux noms de l’industrie s’adjoignent ses services : il est distribué avec les navigateurs de l’époque – Internet Explorer et Netscape Navigator – avant d’être proposé en standard avec Windows XP. En décembre 2005, Adobe annonce le rachat de Macromedia et, logiquement, de son logiciel phare. La vidéo prend alors une place de plus en plus grande sur Internet et Flash est en première ligne pour exploiter ces contenus. En 2008, Flash 10 se repose même en partie sur les capacités des processeurs graphiques pour accélérer le rendu des vidéos sur le Web. Flash est au sommet.

Les années suivantes vont pourtant précipiter la chute du logiciel. HTML 5 rattrape petit à petit son retard sur le soft d’Adobe en matière de gestion vidéo. Il est ainsi de plus en plus efficace dans la gestion des buffers. Plus gênant, Flash est régulièrement pointé du doigt pour ses failles de sécurité et les problèmes de stabilité que son plugin peut entraîner. S’il reste toujours très utilisé, Flash traîne une réputation de plus en plus mauvaise. Google Chrome aura été l’un des premiers navigateurs à ne plus du tout accepter Flash et Microsoft Edge ainsi que Opera lui ont emboîté le pas. La boucle est donc bouclée avec cette annonce d’Adobe. Dès 2020, l’éditeur ne proposera plus aucune mise à jour de Flash. Il sera toujours possible d’exploiter le logiciel, mais « en l’état », sans aucun suivi de la part d’Adobe. On versera alors une petite larme pour celui qui a permis l’émergence de la plateforme Youtube… et on tournera très vite la page.