Toujours plus rapides, les SSD chauffent aussi toujours plus : ce n’est pas sans poser quelques problèmes

Écrit par Guillaume
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La sortie prochaine de SSD NVMe au format M.2 et exploitant le PCI Express 5.0 pourrait poser de véritables problèmes d’échauffement.

Il y a encore quelques années de cela, la plupart des ordinateurs personnels se reposaient sur un disque dur « traditionnel » pour le stockage du système et des données. Au début des années 2010, la révolution SSD est arrivée. Le SSD, pour solid-state drive, est une unité de stockage qui n’emploie ni plateau ni tête de lecture et se repose sur la mémoire flash pour garder les données des utilisateurs. D’abord très coûteux, les SSD étaient souvent associés à un disque dur « traditionnel » : le SSD stockait le système tandis que les données étaient enregistrées sur un disque dur au coût équivalent, mais doté d’une capacité 10 à 20 fois supérieure.

Les dernières cartes mères Gigabyte AORUS disposent d’un dissipateur plus épais que de coutume.

Génération après génération, le coût au giga-octet des SSD a baissé et un autre format a émergé. En effet, les premiers SSD pour le grand public prenaient la forme d’un classique disque dur 2,5 pouces, mais autour de 2015-2016, des modèles au format M.2 ont commencé à débarquer. Enfichés directement sur un port disponible de la carte mère – à la manière d’une carte d’extension ou d’une barrette mémoire – ils ne nécessitent aucun câble que ce soit pour l’alimentation ou le transport des données. Problème, si les premiers SSD M.2 n’entraînaient guère de chauffe, l’adoption d’un nouveau protocole – le NVMe – et la progression constante des débits ont considérablement augmenté l’échauffement des SSD M.2.

Aujourd’hui, les modèles les plus rapides – en PCI Express 4.0 – dépassent légèrement les 7 Go/s, mais imposent d’installer un dissipateur thermique. D’ailleurs la plupart des cartes mères en proposent au moins un afin d’évacuer la chaleur et d’éviter l’effet de throttling : pour rester sous les 70°C, le SSD diminuerait de lui-même les débits réduisant d’autant l’intérêt d’investir dans des modèles PCI Express 4.0 déjà plus onéreux. Avec sa plateforme Alder Lake, Intel commence à démocratiser les SSD en PCI Express 5.0 et nous avons nous-mêmes évoqué le cas des SSD dotés de débits de plus de 12 Go/s qu’ADATA et Samsung vont présenter au CES 2022 de Las Vegas.

À gauche, la solution proposée par Josbo et, à droite, un modèle encore plus délirant, signé ElecGear

De tels débits ne seront toutefois pas sans générer encore plus de problèmes d’échauffement et la question se pose des dissipateurs thermiques fournis sur les cartes mères : seront-ils suffisants pour absorber cette augmentation de la chaleur ? Pour quelques fabricants d’accessoires, la réponse est non et Josbo a par exemple présenté un nouveau modèle de dissipateur, bien plus imposant. D’une hauteur de 7 cm, son produit est composé d’un dissipateur en aluminium qui fait contact avec le SSD grâce à un pad thermique. Le dissipateur est ensuite surmonté d’un ventilateur de type blower capable de 3000 tr/mn pour un flux d’air de 4,81 CFM. Avec son M11, ElecGear propose un produit encore plus délirant, mais de telles solutions auront un coût financier. Peut-être plus gênant encore, elles pourraient augmenter les nuisances sonores des produits : Josbo les estime au maximum à 27,3 dBA, mais nous ne sommes pas obligés de le croire et, bien sûr, on peut aussi se contenter des SSD PCIe 3.0 et de leurs débits de 3,5 Go/s.