Pour un ancien de Steam : la plateforme « tue le jeu vidéo sur PC »

Écrit par Guillaume
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Richard Geldreich estime que Steam est un danger pour les développeurs et voit l’Epic Games Store en sauveur du jeu vidéo PC.

Depuis le lancement de l’Epic Games Store, les polémiques vont bon train. Officialisée le 6 décembre dernier, la plateforme mise en place par le créateur de l’Unreal Engine a paru dans un premier temps bien inoffensive. Son principal atout – offrir un jeu gratuit à ses abonnés tous les quinze jours – semblait dérisoire pour contrer la puissance du poids lourd du secteur. Steam – en place depuis plus de 15 ans – affiche effectivement une santé insolente et avec ses milliers de jeux publiés chaque mois pouvait se croire absolument intouchable.

Ensuite, Epic Games a évoqué sa politique de reversement aux éditeurs / développeurs qui se veut plus généreuse que celle de son concurrent direct : on évoque une commission de l’ordre de 12% quand Steam s’autorise 30%. Puis, il y a quelques semaines, Epic Games a commencé à avancer ses pions au travers de contrats d’exclusivité temporaires. Un à un, quelques-uns des titres les plus attendus de cette année sur PC sont passés « sous pavillon » Epic Games devenant exclusifs durant 6 à 12 mois sur la plateforme. Ancestors: The Humankind Odyssey, Anno 1800, Beyond Two Souls, Borderlands 3, Control, The Division 2, Journey, Metro Exodus, Observation, The Outer Worlds, The Sinking City et Super Meat Boy Forever sont de ceux-là, pour n’en citer que quelques-uns.

Si certains se plaignent de cette manière de procéder estimant qu’il n’est pas bon de compartimenter ainsi le marché du jeu PC, Richard Geldreich – un ancien de chez Valve – voit dans la démarche d’Epic Games une manière de « sauver le jeu vidéo sur PC ». Via un tweet ci-dessus) il indique que les 30% de commission de Steam étaient « insoutenables ». Une série de tweets a suivi ce premier échange et Richard Geldreich a poursuivi sa diatribe anti-Steam estimant que la plateforme est « incroyablement profitable pour Valve » et que le studio « étouffe littéralement toute l’industrie ». Que Valve génère des sommes astronomiques est évidence, mais de là à parler d’étouffer une industrie, il y a un pas que nous ne franchirons pas. L’industrie arrivait à vivre il y a 7 ou 8 ans et les commissions sur Steam étaient les mêmes.

Ce qui est en revanche certain c’est que de plus en plus de studios indépendants se sont montés afin de profiter de ce marché PC qui – en quelques années – est devenu un secteur particulièrement lucratif alors qu’il était autrefois handicapé par un piratage massif. Cette multiplication des petits projets, des indépendants n’est pour l’heure pas dans le collimateur d’Epic Games qui vise essentiellement les gros studios et leurs grosses productions. D’ailleurs, Richard Geldreich reconnaît que les titres AAA – les plus gros budgets – pourraient devenir l’apanage de l’Epic Games Store quand Steam se focaliserait sur les indies… Nous avons du mal à voir en quoi cela va « sauver le jeu vidéo sur PC ».