Google Stadia : le cloud gaming confronté à la dure réalité

Écrit par Guillaume
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En préparation depuis des années, l’arrivée de Google sur le marché du jeu vidéo se fait via la révolution cloud gaming… mais pas sans quelques couacs.

Lancé en grandes pompes le 19 novembre dernier, Google Stadia est perçu par certains spécialistes comme l’avenir du jeu vidéo ou – au moins – une idée de ce que pourrait être le futur du loisir culturel numéro un aujourd’hui. Le principe de son cloud gaming est relativement simple : à la manière de ce que fait la vidéo à la demande, il s’agit de jouer sur son moniteur ou sa télévision, mais sans qu’aucun calcul ne soit réalisé à domicile. En réalité, le jeu tourne sur des serveurs qui peuvent être largement distants et qui renvoient en temps réel vers l’utilisateur la vidéo de ce qui a été joué comme cela peut se faire pour un film en streaming.

Problème, le jeu vidéo à la demande a besoin d’une connexion irréprochable et Google Stadia semble en faire l’amère expérience… enfin au moins ses premiers utilisateurs. Ainsi, comme le souligne le Washington Post, le ping peut parfois poser d’énormes difficultés aux joueurs : il s’agit d’une latence entre le moment où le joueur envoie une commande par exemple faire sauter son personnage et le moment où ce dernier saute réellement dans le jeu. En d’autres termes, disposer d’une connexion qui répond aux recommandations de Google – 10 Mbps en réception et 1 Mbps en émission – n’est pas toujours suffisant.

Pour ne rien arranger, Google doit faire à une double polémique. La première est directement liée aux demandes réseau de Stadia : en effet, il semblerait que pour amoindrir l’impact de la qualité du réseau sur le plaisir de jeu, Google se soit permis de réduire drastiquement la qualité graphique des jeux. L’exemple de Red Dead Redemption 2 est régulièrement revenu sur le devant de la scène ces derniers jours : le jeu de Rockstar ne tourne qu’en 1440p sur Stadia et propose un rendu bien moins détaillé que sur Xbox One. Enfin, la seconde polémique intervient alors que l’on se pose de plus en plus de questions sur l’impact environnemental du jeu vidéo. Google Stadia consommerait effectivement pas moins de 119 Mo par minute si le jeu est en 1080p / 60 ips. Une valeur qui grimpe à 7 Go par heure et, pire, à 20 Go par heure en 4K… Rappelons que Netflix – très critiqué pour son caractère anti-écologiste – ne consomme « que » 7 Go par heure sur des séries en 4K.