Dhyana : quand la Chine clone l’Epyc AMD pour produire ses propres processeurs

Écrit par Guillaume
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De plus en plus soucieuse de son indépendance technologique, la Chine supporte assez mal de devoir s’équiper en micro-processeurs américaines pour tout ce qui touche aux serveurs. Alors que ces machines sont au cœur de tout ce qui touche au big data, la Chine n’entend évidemment pas rester sans réagir. Une puce baptisée Dhyana pourrait bien constituer la première réponse de Pékin, une réponse qui sent le clonage d’un processeur que nous connaissons bien.

Alors que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine semble prendre un peu plus d’ampleur chaque jour, cette dernière cherche pas tous les moyens à ne plus être aussi dépendant des premiers pour tout ce qui touche à l’informatique. Les sociétés chinoises ont acquis un savoir-faire indiscutable dans de nombreux domaines et la fabrication de nombreux composants est le seul fait d’usines situées dans l’Empire du Milieu. En revanche, dès lors que l’on touche à la conception des puces, à leur design, les Chinois semblent en difficulté et c’est dans cette optique qu’a par exemple été lancé – il y a déjà deux ans – le vaste programme Made in China 2025.

Il se pourrait que nous en voyons aujourd’hui certains fruits puisque après le lancement de plusieurs super-calculateurs conçus autour de puces américaines, la société Chengdu Haiguang IC Design Co (Hygon) serait, elle, sur le point de produire un processeur x86 basé sur l’architecture Zen d’AMD. En 2016, la société américaine avait établit un accord avec le Chinois Thatic. Accord qui avait abouti à la création de la société Hygon en mesure d’exploiter certaines technologies signées AMD et donc, dans le cas qui occupe aujourd’hui, l’architecture CPU vedette de l’entreprise américaine.

À en croire ArsTechnica, la puce élaborée en Chine serait bien plus qu’inspirée de l’architecture Zen et serait presque une copie conforme des processeurs Epyc d’AMD. Nos confrères précisent toutefois qu’il ne serait pour l’heure pas question de produire des processeurs au format socket, mais de se contenter de SoC (system on chip). Si AMD a consenti à céder une partie de son savoir-faire, la société devrait toutefois s’y retrouver grâce à un pourcentage sur les ventes réalisées par Hygon : dans le contexte actuel de barrières douanières de plus en plus importantes, AMD aurait de toute façon du mal à vendre ses processeurs en Chine.