La passe de trois pour Valve qui se prépare à lancer de nouveaux périphériques pour les amateurs de jeux vidéo.
En 2022, Valve est revenu sur le marché du hardware avec sa première console portable, le fameux Steam Deck. Aucune information officielle sur le succès de la machine n’a été communiquée, mais des estimations parlent de plusieurs millions d’unités sur les différentes versions lancées par Valve. Un succès suffisant en tout cas pour que la société à la tête de la plateforme numéro un du jeu vidéo PC – Steam – envisage de commercialiser de nouveaux produits dans la catégorie du matériel. Pourquoi « envisage » ? Parce que même si est évoqué un lancement au cours du premier trimestre de l’année prochaine, tant que les produits ne sont pas effectivement en vente… ben, ils ne sont pas en vente justement.
Certains d’entre-vous se souviendront peut-être des Steam Machines lancées en 2015 par Valve et ses partenaires de l’époque, notamment Alienware ? Le produit avait alors fait un flop retentissant et, avec lui, le Steam Controller, une manette pensée pour l’accompagner au mieux. Aujourd’hui, Valve retente donc sa chance en annonçant pas moins de trois produits et, en particulier, une nouvelle version de la Steam Machine et du Steam Controller. Tout d’abord, la Steam Machine est cette fois conçue, fabriquée et vendue par Valve qui ne se repose que sur un unique partenaire : AMD. La firme américaine s’est effectivement chargée de préparer les deux puces CPU et GPU qui animeront la Steam Machine : un CPU Zen 4 doté de 6 cœurs et un GPU RDNA 3 avec 28 unités de calcul. Le premier ne consomme que 30 watts alors que le second plafonne à 110 watts pour une consommation totale que Valve veut contenue.
La Steam Machine en elle-même est grosso-modo un cube de 16 centimètres de côté pour un poids de 2,5 kilogrammes, soit une machine plus compacte et plus légère que les consoles de Microsoft ou Sony. Pour autant, la puissance semble devoir être au rendez-vous même s’il faudra passer par la technique d’upscaling d’AMD (FSR) pour profiter de jeux en 4K ou avec un très haut niveau de détails. C’est peut-être l’un des problèmes de la Steam Machine avant même sa sortie : elle ne semble pas réellement prévue pour le futur car, déjà, elle ne prend pas en charge la dernière version du FSR, mais se limite au FSR 3 – en tout cas pour le moment – et ne sera pas capable de faire tourner dans de très bonnes conditions les jeux PC les plus gourmands… Il en est même qui ne marcheront simplement pas : tout porte par exemple à croire que Borderlands 4 ne sera pas compatible puisqu’il nécessite un CPU 8 cœurs. À vérifier en temps voulus.
En revanche, la Steam Machine dispose de certains atouts bien sentis. Par exemple, elle se repose sur SteamOS, le système d’exploitation de Valve, basé sur Linux et déjà présent dans le Steam Deck. C’est vrai, les jeux compétitifs en ligne ne fonctionnent pas encore sous SteamOS à cause des protections anti-triches et il faut aussi faire une croix sur certaines plateformes comme le Xbox Game Pass ou le Epic Games Store… en tout cas pour l’instant. Cela dit, la quantité de jeux parfaitement compatibles est énorme et s’allonge de jour en jour. De plus, il reste possible d’installer un Windows sur la Steam Machine même si ce n’est pas conseillé car on perd alors l’interface SteamOS, particulièrement pensée pour un usage à la manette. Manettes justement, la Steam Machine peut faire fonctionner jusqu’à quatre Steam Controller, sans le moindre fil, grâce à l’intégration d’un « puck » sur lequel nous reviendrons plus tard.
La Steam Machine enfin, dispose d’une connectique étendue (2x USB-A 3.2 Gen 1 à l’avant, 2x USB-A 2.0, 1x USB-C 3.2 Gen 2 à l’arrière, 1x HDMI 2.0, 1x DP 1.4, 1x RJ45 1GbE à l’arrière), d’une alimentation intégrée pour éviter d’avoir un bloc qui traîne par terre, d’une barre lumineuse en façade pour diverses fonctions (comme la progression d’un téléchargement) et d’une façade personnalisable. Valve n’a pas du tout parlé du prix évoquant simplement un « tarif accessible pour un PC d’entrée de gamme » avant de détailler la question du Steam Controller nouvelle version qui arrivera donc en même temps, mais sera vendu à part. Là, Valve voit les choses en grand – et la taille/le poids de la manette sont des questions qui se posent réellement – avec un accessoire destiné à intégrer toutes les commandes d’un Steam Deck pour contrôler la Steam Machine depuis son canapé : deux mini-sticks, une croix directionnelle, quatre boutons principaux, quatre boutons programmables au dos, deux gâchettes, deux boutons bumpers, mais surtout deux trackpads et une fonction gyroscope intégrée.
Difficile de savoir si la manette sera bien agréable à utiliser, mais une chose est sûre, elle va changer des classiques gamepads que l’on connaît aujourd’hui et doit donc permettre de jouer à n’importe quel style de jeu sans avoir besoin de brancher un clavier et une souris à la Steam Machine… même si ce sera bien sûr possible puisque, au fond, la Steam Machine n’est rien d’autre qu’un PC. Le Steam Controller sera vendu avec un « puck », un petit accessoire qui se branche en USB sur un PC et permet de connecter, sans-fil, jusqu’à quatre Steam Controller. L’idée est bien sûr de simplifier la gestion des câbles quand on joue à plusieurs… en particulier si cela se fait dans le salon. L’utilisation filaire reste envisageable, mais le sans-fil est bien sûr un atout alors que la connectique sans-fil est en 2,4 GHz et devrait donc assurer une latence contenue. Notons que, là encore, aucun prix n’a été communiqué, mais que le Steam Controller devrait avoir une autonomie d’au moins 25 heures.
Enfin, troisième et dernier produit annoncé par Valve, le Steam Frame. Il s’agit ici d’un casque de réalité virtuelle qui se place en concurrence directe avec le Quest 3 de Meta. Il est lui aussi autonome grâce à un petit processeur Snapdragon 8 Gen 3, 16 Go de mémoire vive et un espace de stockage de 256 Go ou 1 To selon la version. On pourra donc jouer sans aucun ordinateur, mais le plus du Steam Frame est d’être connectable à un PC… sans fil. Pour cela, Valve a imaginé un dongle USB qui doit assurer une connexion parfaite. Le Steam Frame se distingue du Quest 3 par une définition (2 160 x 2 160 contre 2 064 x 2 208 pixels par œil) et une fréquence de rafraîchissement (de 72 à 144 Hz contre de 72 à 120 Hz) légèrement supérieures. Valve a également précisé que le Steam Frame est doté de deux microphones, de quatre caméras monochromes tournées vers l’extérieur du casque (pour le suivi des contrôleurs et du casque) ainsi que de deux caméras intérieures pour le suivi des yeux et la transmission fovéale.
Le Steam Frame promet d’être particulièrement confortable avec un poids de 435 grammes tout compris sachant que cela inclut notamment la batterie (placée dans le contrepoids sur l’arrière de la tête) et deux haut-parleurs. Là encore, Valve compte sur son système d’exploitation SteamOS afin de gérer le casque et sur un duo de contrôleurs en apparence assez classiques pour des manettes pour casque virtuel. Là encore, la sortie est prévue en « début d’année 2026 », mais sans que Valve ne soit en mesure d’être plus précis et la firme américaine est encore plus floue sur le prix de ce casque de réalité virtuelle qui devra affronter le Quest 3 déjà disponible depuis un petit moment.
