PC sur puce ARM : déjà 90 % du temps passé par les usagers l’est sur des applications natives

Écrit par Guillaume
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Malgré les chiffres avancés par ARM, il est encore difficile d’y voir complètement clair.

Voilà de nombreuses années que l’on nous promet la « révolution ARM » dans le monde PC et des années que les vieillissantes architectures x86/x64 font plus que résister. En réalité, c’est bien simple, toutes les tentatives ARM pour bouleverser le monde du PC se sont soldées par des échecs. Toutes ? Non, pas tout à fait car la dernière offensive lancée par ARM avec les soutiens de Qualcomm et de Microsoft semble davantage porter ses fruits. Une offensive qui remonte déjà au mois de mai 2024 alors que Microsoft présentait une toute nouvelle famille de PC baptisée Copilot+ PC. À l’époque, il n’était pas question de faire table rase des processeurs x86/x64, mais Microsoft mettait clairement en avant les nouvelles puces signées Qualcomm et la puissance de leur NPU (neural processing unit) pour l’intelligence artificielle en générale, pour Copilot+ en particulier.

Au moment de ce lancement, les ordinateurs ARM pouvait certes compter sur une version de Windows 11 spécifiquement faite pour leur architecture spécifique… mais c’était à peu près tout. Pour de très nombreuses applications qui n’existaient pas nativement en architecture ARM, il fallait passer par une couche d’émulation x64 et, point sensible, une certaine perte de performances. Logiquement, ARM, Qualcomm et Microsoft ont mis le paquet pour que la plupart des éditeurs les plus importants se décident à porter leurs applications sur Windows 11 for ARM afin que la prise en charge de fasse nativement et plus au moyen d’une couche d’émulation. Les efforts ont semble-t-il porter leurs fruits et permettent à ARM de communiquer aujourd’hui sur le fait que plus de 100 applications majeures sont disponibles nativement sur Windows 11 for ARM et qu’elles permettent aux usagers de « 90 % de leur temps sur des applications natives ». De fait, le problème de l’émulation appartiendrait presque au passé.

« Presque » car il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce que nous dit ARM qui, dans cette histoire, est juge et partie. Tout d’abord, le chiffre de 90 % est communiqué par ARM, mais il est difficile de le vérifier. Ensuite, il ne faut pas oublier que passer 90 % de son temps sur une application ne prend pas du tout en compte le nombre d’applications que l’on utilise pas plus que leur importance et leurs exigences en ressources. Par exemple, on pourrait imaginer que les 10 % de temps restants concernent des dizaines d’applications sur lesquelles on passe peu de temps. On peut aussi imaginer que les applications en question soient d’importance cruciale pour telle ou telle activité. Enfin, il ne faut pas oublier qu’ARM ne détaille pas vraiment les applications concernées se contentant de quelques exemples. Il serait ainsi possible que les applications natives ARM ne soient de base pas les plus exigeantes et que les 10 % de temps restant se font sur des applications particulièrement mal optimisées.

Enfin, et ce n’est peut-être pas le moins important, ARM se garde bien de détailler les profils d’utilisateurs concernés ou même le nombre de ces usagers. Nous forçons le trait volontairement, mais que 10 « pékins moyens » trouvent leur compte dans les applications nativement disponibles aujourd’hui, ne permet pas de conclure sur les usages de plusieurs millions d’utilisateurs à travers le monde. De fait, les progrès d’ARM sont réels et Windows for ARM est aujourd’hui une réalité tangible. ARM est sur la bonne voie, mais il est sans doute un peu tôt pour crier victoire.