Un véritable tournant dans l’industrie des chips de DRAM qui pourrait certes faire baisser les prix de la DDR5, mais aussi augmenter ceux de la DD4.
Il y a seulement quelques semaines, nous vous annoncions la volonté affichée par Samsung de ne plus produire de puces mémoires DRAM en DDR4 pour se focaliser sur la plus rentable DDR5. La société sud-coréenne n’était d’ailleurs pas seule à engager pareille restructuration puisque ce sont en réalité les trois entreprises majeurs du secteur de la DRAM qui se détournent ainsi des vieilles puces abandonnant coup sur coup la DDR3 et la DDR4 donc. Samsung l’a annoncé de manière très claire, très officielle, mais – un peu plus discrètement – l’autre sud-coréen, SK Hynix et la firme américaine Micron font de même.
Nous l’avons dit, l’objectif est de se tourner vers les plus rentables puces de DDR5. Il faut dire que même si elle est encore très largement utilisée à travers le monde, la DDR4 est en perte de vitesse. Les solutions les plus modernes font plutôt appel à la DDR5, voire à la HBM (pour High Bandwidth Memory ou, en français, mémoire à large bande passante). Sur ce dernier créneau, Samsung a d’ailleurs pas mal de retard sur SK Hynix qui a depuis déjà longtemps mis l’accent sur ces puces très prisées sur tout ce qui a trait à l’intelligence artificielle : on estime que ce marché est détenu à 70 % par SK Hynix !
Vers une révolution pour le secteur de la RAM DDR5 ? © Samsung
Le désintérêt des trois majors pour la DDR4 a d’abord fait les affaires des entreprises chinoises (comme ChangXin Memory Technology – CXMT – ou Fujian Jinhua) qui montent en puissance sur le secteur de la DRAM, mais qui n’étaient pas en mesure de se mettre au niveau pour la DDR5. N’étaient ? En effet, et c’est clairement une surprise pour beaucoup d’analystes : cité par Tom’s Hardware, le site DigiTimes rapporte que le gouvernement chinois aurait fait pression sur CXMT afin que l’entreprise délaisse carrément la DDR4 pour passer très rapidement à la DDR5. Alors que la production de DDR4 avait atteint des sommets chez CXMT, voilà que l’entreprise doit brusquement changer de braquet.
Bien sûr, cela ne fera pas les affaires des trois majors Micron, Samsung et SK Hynix qui vont voir débouler un sérieux concurrent pour rogner leurs marges… Enfin, sérieux, ça reste encore à voir car si CXMT a démontré sa capacité à produire de la DDR4, l’entreprise semble avoir des difficultés sur la DDR5 et, plus encore, la HBM. En effet, DigiTimes évoque des premières puces incapables de supporter des températures de plus de 60°C quand les puces de DDR5 signées Samsung, par exemple, peuvent monter jusqu’à 85°C, 25°C de plus tout de même. Qu’on se le dise cependant, la Chine n’entend pas laisser de côté les puces de DRAM les plus lucratives.
