STMicroelectronics va supprimer un millier d’emplois en France

Écrit par Guillaume
Publié le : {{ dayjs(1746446441*1000).local().format("L").toString()}}
Suivez-nous

Une nouvelle preuve que le retour de la production de semi-conducteurs en Europe est loin d’être gagnée.

Derrière les déclarations de la classe politique et la volonté affichée de réindustrialiser l’Europe afin, notamment, de doper le secteur des semi-conducteurs et se sortir de notre presque totale dépendance aux solutions américaines/asiatiques, il y a la réalité du terrain. Et, de ce côté-là, on peut dire que les choses sont beaucoup moins roses. Alors bien sûr, on peut toujours citer l’entreprise néerlandaise ASML sans qui même un géant tel que TSMC ne pourrait pas faire grand-chose, mais à côté de cet exemple d’éclatante réussite, il y a surtout un constat d’échec que viennent illustrer les derniers résultats financiers de STMicroelectronics.

Le groupe va réduire son nombre de salariés de 2 800 © STMicroelectronics

Celui qui constitue l’un des derniers « gros » fabricants de semi-conducteurs européens vient effectivement d’annoncer – relayé par Ici Touraine et confirmé par Le Figaro – un chiffre d’affaires pour le premier trimestre 2025 en recul de 27 % sur un an à 2,5 milliards de dollars. Plus gênant encore, le résultat opérationnel s’est effondré de 99 % pour atteindre à peine 3 millions de dollars. De fait, la direction du groupe a mis au point un plan destiné à réaliser des économies de l’ordre de 500 millions d’euros par an à compter de l’année 2027 : « Il vise à renforcer notre compétitivité, consolider notre position de leader mondial sur le marché des semi-conducteurs et assurer la durabilité de notre modèle de fabricant intégré sur le long terme » explique STMicroelectronics.

Un plan qui n’envoie cependant pas un signe positif à cette volonté de réarmer l’Union européenne afin qu’elle soit moins dépendante de ses partenaires internationaux dans le monde des semi-conducteurs. Pour les salariés de STMicroelectronics, la nouvelle est encore plus mauvaise même s’il n’est question d’aucun licenciement sec. En effet, si l’entreprise évoque le terme « remodelage » et assure qu’il n’est question que de départs volontaires, elle explique tout de même que 2 800 emplois seront supprimés dans le monde d’ici 2027 dont un millier dans l’Hexagone sur les 50 000 salariés qu’elle compte. En France, STMicroelectronics compte encore 11 500 salariés dont 7 500 sur ses deux sites de Grenoble et Crolles en Isère. Les autres employés français sont répartis sur les sites de Tours, Rousset, Saint-Genis, Sophia Antipolis et Rennes.