Un collectif d’associations et d’intellectuels condamne le modèle économique et les pratiques sociales et fiscales d’Amazon

Écrit par Guillaume
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À l’occasion du « Black Friday » qui aura lieu le 29 novembre prochain de nombreux artistes et intellectuels signent une tribune dans le journal Le Monde.

Il y a quelques semaines, Amazon publiait ses derniers résultats financiers et décevait de nombreux investisseurs. Le chiffre d’affaires du groupe a été de 70 milliards de dollars sur le troisième trimestre 2019 contre 56,6 milliards sur la même période il y a un, soit une hausse de 24%. En revanche, le bénéfice s’est établit à « seulement » 2,1 milliards de dollars quand il était de 2,9 milliards de dollars un an auparavant. Il n’en fallait pas plus pour voir le groupe sanctionné en bourse avec une action qui a chuté de près de 9% quelques heures après la publication de ces chiffres.

Amazon pourrait toutefois rencontrer de plus importants problèmes dans les mois à venir tant le groupe cristallise l’attention. Ainsi, dans une tribune publiée par le site Web Le Monde, plus de cent associations, ONG, artistes et intellectuels ont souhaité dénoncer « le monde selon Amazon ». Ken Loach, Christophe Alévêque et Alain Damasio – pour n’en citer que quelques-uns – condamnent, à l’occasion du « Black Friday », le modèle économique et les pratiques sociales et fiscales du géant du commerce en ligne. Au-delà de la seule critique des activités de l’entreprise fondée par Jeff Bezos, ils en appellent à la mobilisation afin que le 29 novembre se transforme en véritable « vendredi noir pour Amazon ».

Dans leur tribune, les nombreux signataires reviennent sur les multiples critiques formulées à l’encontre d’Amazon, apôtre de la société de consommation dont le but serait la création d’un « écosystème complet avec des maisons connectées, des e-books, de la musique, des séries, des films… pour générer toujours plus de commandes de ses produits à bas prix ». Alors que l’on parle de plus en plus de décroissance, de ressources limitées et d’impact environnemental, le modèle économique de la société apparaît aux signataires de la tribune comme un non-sens, un « désastre écologique » qui « démultiplie l’extraction des ressources ».

Enfin, les signataires critiquent l’impact social d’Amazon en évoquant les conditions de travail au sein du groupe. « Les salariés d’Amazon, dont de nombreux intérimaires, enchaînent des tâches cadencées par les algorithmes de leurs scanners. Dans ses nouveaux entrepôts, ils deviennent des auxiliaires de 100 000 robots de préparation des commandes. Et, bientôt, les livreurs, déjà nombreux à être ubérisés, pourront être remplacés par des drones ». Afin de présenter les griefs qu’ils ont contre Amazon, les instigateurs de ce mouvement du « vendredi noir pour Amazon » ont mis en place un site web pour détailler les choses.