UFC-Que Choisir vs. Steam : la question de la revente des jeux dématérialisés

Écrit par Guillaume
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Le tribunal de grande instance de Paris a donné raison à l’Union fédérale des consommateurs dans le combat qu’elle mène contre le géant du jeu vidéo dématérialisé sur PC, Steam.

Pendant des années, les amateurs de jeu vidéo ont toujours eu la possibilité de revendre un jeu vidéo une fois qu’ils n’en avaient plus l’usage. Un marché dit de l’occasion intéressant pour les joueurs bien sûr qui pouvaient ainsi retirer un peu d’argent de titres dont ils ne voulaient plus, mais aussi pour diverses sociétés faisant office d’intermédiaires. L’avènement des plateformes de jeu vidéo dématérialisé a toutefois mis un terme à ce marché de l’occasion car peu importe le service auquel vous attribuez votre confiance, il est rigoureusement impossible de revendre un jeu.

Les choses pourraient toutefois bouger si l’on en croit le jugement rendu par le tribunal de grande instance de Paris. Ce dernier a effectivement donné raison à l’UFC-Que Choisir dans son combat contre Steam et reconnu le fait que les joueurs puissent revendre les jeux achetés sur la plateforme. Dans le jugement mis en ligne par Next Inpact, le tribunal indique que Steam « ne peut plus s’opposer à la revente de cette copie (ou exemplaire) même si l’achat initial est réalisé par voie de téléchargement ». Une décision qui vise plus particulièrement Valve – propriétaire de la plateforme Steam – mais pas seulement dans la mesure où tous les autres services de distribution fonctionnent sur le même principe. Les joueurs pourraient donc s’attendre à une sorte d’effet boule de neige… si la décision du tribunal de grande instance de Paris venait à être confirmée.

En effet, ce jugement n’est que le résultat de la première bataille. Valve n’a pas attendu bien longtemps avant de préciser qu’il est – bien sûr – vent debout contre ce jugement. À Polygon, le géant américain a envoyé un courrier électronique dans lequel il explique, « nous sommes en désaccord avec la décision du tribunal de grande instance de Paris et nous ferons appel » avant d’ajouter « cette décision n’aura aucun impact sur Steam tant que la procédure d’appel sera en cours ». En d’autres termes, ne vous attendez pas à voir Valve changer quoi que ce soit à son fonctionnement tant qu’il n’aura pas épuisé tous les recours possibles.Plus important encore, parfois montré du doigt comme le « grand méchant », Valve a cette fois reçu le soutien de nombreux représentants d’éditeurs de logiciel. Ainsi, Simon Little – président de l’Interactive Software Federation of Europe – a parlé « d’impact dramatique sur les investissements dans la création, la production et la publication, non seulement de jeux, mais aussi de toute l’industrie du divertissement numérique en Europe », si cette décision devait faire jurisprudence.