États-Unis vs. Huawei : qui a le plus à perdre ?

Écrit par Guillaume
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Mis sous pression par l’administration américaine, Huawei n’est pas forcément le plus menacé par le coup de Trafalgar tenté par Donald Trump.

Accusé d’être plus ou moins aux ordres du gouvernement chinois, la société Huawei a, coup sur coup, été contrainte de faire avec deux nouvelles en apparence très mauvaises pour ses contrats. En premier lieu, le constructeur a ainsi été accusé de laisser plus ou moins le gouvernement chinois utiliser ses infrastructures réseaux pour « espionner » le monde. Forcément, des mesures ont été prises afin que la 5G et ses remarquables promesses de débits ne servent pas les seuls intérêts chinois et sous couvert d’assurer la sécurité nationale, les États-Unis ont exclu Huawei de tous les contrats, tous les appels d’offre liés à la 5G, imités depuis par quelques autres pays occidentaux.

Problème, plusieurs analystes sont depuis montés au créneau afin de souligner la difficulté à généraliser la 5G SANS l’appui de Huawei, l’un des principaux fournisseurs de matériel réseau au monde. Ainsi, une étude de la GSMA permet de se donner une idée du surcoût engendré par l’absence de Huawei sur les marchés 5G occidentaux : l’addition serait de 55 milliards d’euros alors que l’ensemble du déploiement prendrait au moins 18 mois de retard. Une information à ne pas prendre à la légère compte tenu des enjeux économiques que représente la 5G… et ce même si Ericsson (l’un des principaux constructeurs aux côtés de Nokia et Samsung) critique ces estimations indiquant être tout à fait en mesure d’absorber le surcroît de commandes représenté par un éventuel retrait total de Huawei sur les marchés occidentaux.

Par ailleurs, ce placement sur la liste noire des États-Unis pourrait ne pas avoir de si dramatiques conséquences pour Huawei. Ainsi, la Chine peut se reposer sur son marché intérieur – qui a considérablement cru ces dernières années – pour assurer d’intéressantes commandes à Huawei. Le gouvernement a d’ailleurs accordé les licences 5G aux trois principaux opérateurs du pays. Par ailleurs, l’éloignement d’avec les États-Unis est l’occasion pour la Chine de se rapprocher de la Russie. Le premier opérateur mobile du pays (MTS) a confirmé la signature d’un contrat 5G avec Huawei : le Chinois se chargera de déployer l’infrastructure 5G en Russie… Alors que Huawei indique avoir signé des contrats de déploiement 5G avec une trentaine de pays – pour 46 contrats – Nokia parlait lui de 42 contrats : la guerre de la 5G est loin d’être perdue pour le Chinois.