Quand l’OMS reconnaît un « trouble du jeu vidéo »

Écrit par Guillaume
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Souvent évoquée, parfois contestée, l’addiction au jeu vidéo est aujourd’hui officiellement reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé… même si la décision est largement contestée.

Les états membres de l’Organisation Mondiale de la Santé ont approuvé la version définitive de la 11e édition de la Classification internationales des maladies (CIM-11) le 25 mai dernier. Cette nouvelle mouture de la classification officielle de l’OMS entrera en vigueur le 1er janvier 2022 et sera donc (enfin ?) l’occasion de considérer le « trouble du jeu vidéo » comme une addiction au sens médical du terme ou pour reprendre les termes employés par l’OMS, « un comportement (…) qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables ».

La question de l’addiction au jeu vidéo fait débat depuis de nombreuses années et, aujourd’hui encore, la communauté scientifique est loin de parvenir à un consensus. L’OMS a pourtant choisi de trancher en procédant ainsi à sa nouvelle classification. Afin d’éviter les amalgames et les conclusions hâtives, l’OMS explique toutefois que le trouble du jeu vidéo « ne touche qu’une petite partie des personnes qui utilisent des jeux numériques ou des jeux vidéo. Néanmoins, tout joueur doit être attentif au temps passé sur les jeux, en particulier si ses activités quotidiennes en pâtissent, ainsi qu’à tout changement physique ou psychologique, sur le plan social et celui de sa santé, qui pourrait être attribué à un comportement de jeu ».

Ces précautions « oratoires » ne suffisent toutefois pas à de nombreux professionnels du secteur qui regrettent – et contestent même – une telle classification. L’Entertainment Software Association, le syndicat américain du jeu vidéo, est notamment monté au créneau en publiant un communiqué dénonçant le flou artistique qui entoure cette décision soulignant notamment le fait que les études scientifiques sont contradictoires et que les preuves sont loin d’être établies. En d’autres termes, si l’OMS reconnaît un problème potentiel dans la pratique excessive du jeu vidéo, il semble bien difficile de statuer sur le cas spécifique du jeu vidéo comme l’expliquaient, en mars 2018, plusieurs chercheurs de l’Institut Trimbos dans l’article, A weak scientific basis for gaming disorder.