Intel dévoile Loihi 2, processeur neuromorphique de deuxième génération

Écrit par Guillaume
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Une architecture complètement nouvelle qui se propose de reproduire le fonctionnement d’un véritable cerveau biologique.

Courant 2017, Intel lançait son premier processeur neuromorphique baptisé Loihi. L’idée était alors de changer d’optique par rapport aux processeurs traditionnels. Aujourd’hui, l’Américain passe à la vitesse supérieure en présentant déjà la seconde génération de cette nouvelle architecture, sobrement baptisée Loihi 2. La puce se veut résolument moderne en exploitant notamment le dernier processus de gravure, l’Intel 4 qui correspond plus ou moins à une gravure lithographique 7 nm EUV, mais qui n’est encore qu’en phase de pré-production.

Nous l’avons dit, un processeur neuromorphique doit, sur le papier, copier le fonctionnement d’un cerveau biologique et cela se traduit notamment par un système de communication des cœurs bien différent de ce que l’on connaît sur nos Core, Pentium et autres Ryzen. Ici, on se rapproche du principe des synapses et Intel souligne qu’il n’est pas question de se synchroniser à une fréquence d’horloge : on parle d’une architecture basée sur les événements (event-based) où les échanges s’effectuent à l’instant ou les données sont prêtes à être traitées. Dans la durée, l’activité d’un processeur neuromorphique est donc très variable, là encore cela correspond à ce que l’on peut trouver sur un cerveau biologique.

Afin de mettre l’accent sur l’intérêt d’un tel processeur, Intel entreprend une comparaison audacieuse : il place, l’un en face de l’autre, une perruche Calopsitte – un petit oiseau originaire d’Australie – et un drone récréatif. Ainsi, l’Américain précise que le cerveau du volatile ne pèse que 2,2 grammes pour une puissance de 50 mW et d’importantes facultés d’apprentissage : il est capable de reproduire quelques mots d’anglais ou d’apprendre à manipuler un verre par exemple. À contrario, le contrôleur du drone récréatif ne peut rien « apprendre » alors qu’il pèse 40 grammes et que sa puissance est de 18 000 mW.

En pratique, Loihi 2 apporte évidemment beaucoup de nouveautés par rapport à Loihi 1. Intel précise par exemple que la seconde génération embarque 1 million de « neurones » quand la première devait se contenter de 128 000, et ce, alors que la taille du die est singulièrement réduite : on passe de 60 mm² pour Loihi 1 à seulement 31 mm² pour le successeur. Un successeur dont la capacité de traitement peut être jusqu’à 10 fois supérieure à celle de la première génération. En revanche, Mike Davies, Directeur du Neuromorphic Computing Lab d’Intel, souligne que la consommation très faible de Loihi 1 n’a pas été véritablement améliorée, Intel ayant concentré ses efforts sur la gestion des entrées et sorties autorisant une bande passante quatre fois supérieure sur la nouvelle puce

Intel reconnaît toutefois que la distribution commerciale des puces Loihi 2 n’est pas prévue dans l’immédiat. L’Américain précise que les membres de l’INRC – ou Intel Neuromorphic Research Community – auront accès à Loihi 2 grâce à deux systèmes de test : d’abord Oheo Gulch doté d’une puce unique et, dans un second temps, Kapoho Point et ses huit processeurs.