Accès mondial à Internet : un net ralentissement de la croissance

Écrit par Guillaume
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Un rapport de la Web Foundation souligne que la croissance de l’accès à Internet dans le monde ne fait que ralentir d’années en années alors que plus de la moitié de la population mondiale est encore à couvrir. Ce décalage entre les pays développés et les zones en voie de développement tend à accentuer les inégalités.

Relayé par les journalistes de The Guardian, un rapport de la Web Foundation indique en substance que de plus en plus d’habitants de la planète ont accès à Internet et qu’autour du mois de mai 2019, plus de la moitié de la population mondiale devrait être connectée. Ce qui de prime abord semble être une bonne nouvelle, masque en réalité un problème profond. En effet, la Web Foundation aussi et surtout un très net ralentissement de cette croissance alors que la marge de progression est importante. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, en 2007 – année record – la croissance de l’accès Internet était de +19%. Elle est tombée à +6% en 2017.

Dhanaraj Thakur, directeur de la recherche à la Web Foundation, précise que ce ralentissement est observé depuis plusieurs années, mais estime que « le ralentissement et le taux de croissance est désormais vraiment préoccupant ». À l’heure actuelle, il y aurait donc plus de 3,8 milliards de personnes sans accès à Internet. Il y a encore quatre ans, l’Organisation des Nations Unies estimait que 50% de la population mondiale serait connectée en 2017. Aujourd’hui, cette estimation vise plutôt le mois de mai 2019 et seulement si le ralentissement observé ne s’accentue pas encore.

Comme le souligne le rapport de la Web Foundation, le problème qui se pose aujourd’hui est que l’accès Internet est un enjeu économique majeur. On observe d’ailleurs une nette corrélation entre dynamisme d’une économie et accès à Internet de sa population. Ainsi, comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, les pays les plus connectés sont certes de petite taille, mais ils sont surtout particulièrement développés : Islande (98,2% de la population connectée), Luxembourg (98,1%) ou Liechstenstein (98,1%). À l’inverse, des pays très peu connectés comme l’Érythrée (1,2%), la Somalie (1,9%) ou la Guinée-Bissau (3,8%) sont également parmi les plus en difficulté sur le plan économique.

Dans un rapport déjà relativement ancien (janvier 2012), l’Université de Berkeley, Californie, évoque un chiffre attestant de ce lien : un accroissement de 10% dans l’accès Internet à haut-débit se traduirait par une augmentation du produit intérieur brut de l’ordre de 1,35%. Dans le même ordre d’idées, le cabinet Deloitte explique lui qu’un doublement de la consommation en data du réseau mobile a des répercussions sur le PIB / habitant : une augmentation de l’ordre d’un demi-point de pourcentage. Problème, développer les infrastructures pour étendre l’accès à Internet nécessite d’importants moyens dont ne disposent pas les pays les plus concernés.