Retirer l’IHS des nouveaux Ryzen 7000 d’AMD leur fait perdre 20°C !

Écrit par Guillaume
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Convaincants sur de très nombreux points, les nouveaux AMD Ryzen 7000 souffrent toutefois d’un défaut que d’aucuns trouveront rédhibitoire : ils chauffent et plutôt deux fois qu’une.

La montée en puissance des processeurs de nos PC n’est un secret pour personne. De la même manière, n’importe quel utilisateur sait que sa machine a tendance à bien chauffer et qu’il ne faut pas négliger le système de refroidissement adopté. Pourtant, il est une chose que l’on n’arrive pas forcément à percevoir quand on manque de recul c’est à quel point cette chauffe est devenu un problème. Les plus anciens d’entre vous se souviendront peut-être de processeurs comme les Intel 80286 qui n’avaient besoin d’aucune solution de refroidissement. Avec certains 80386 et 80486 sont apparus les dissipateurs et, rapidement, de petits venilateurs pour évacuer ce trop plein de chaleur.

À l’époque, nous parlions de « bêtes de courses » atteignant des fréquences de 25, 40 voire 50, 75 ou 100 MHz par quelques astuces techniques. Aujourd’hui, les processeurs les plus costauds dépassent les 5 000 MHz et on parle depuis de nombreuses années plus volontiers en GHz. Problème, de plus hautes fréquences impliquent consommation et dégagement de chaleur plus importants. Preuve en est à nouveau faite avec la dernière génération de processeurs Ryzen. Jusqu’à présent, AMD ne cherchait pas forcément à lutter avec Intel côté fréquences, mais AMD voulait prouver que ses Ryzen 7000 aussi sont capables de grimper en fréquence. Le Ryzen 9 7950X peut ainsi dépasser les 5,5 GHz sur tous ses cœurs… lorsque toutes les conditions sont réunies.

C’est justement là que le bât blesse. Avec de telles fréquences de fonctionnement et une densité de transistors inimaginable, les Ryzen 7000 sont de véritables petits fours qui dépassent allègrement les 90°C sur les tâches les plus lourdes, celles qui demandent à tous les cœurs de se mettre au travail. Overclocker bien connu, l’Allemand Der8auer a toutefois prouvé que la montée en fréquence n’est pas la seule responsable de ce problème de température. AMD aurait opté pour un IHS plutôt épais qui handicape nettement l’évacuation de la chaleur, même avec les solutions de watercooling les plus musclées.

L’IHS – pour Integrated Heat Spreader ou dissipateur dechaleur intégré – sert donc à dissiper la chaleur du processeur, mais il sert aussi à protéger le die du CPU. Avant qu’Intel et AMD ne décident de mettre en place ces IHS, les die étaient directement visibles à la surface du processeur et la mise en place un peu hasardeuse du ventirad pouvait vite le détériorer. Dans l’absolu, l’IHS est donc un élément essentiel de sécurité et de performance d’un processeur moderne. Dans l’absolu. En effet, sur les Ryzen 7000, sans doute du fait de la conception du CPU, AMD a opté pour un IHS particulièrement épais qui semble nuire à la bonne dissipation thermique.

Der8auer s’est attelé au retrait de l’IHS et a remplacé la structure mise en place par AMD par quelques éléments de son cru. Le résultat est sans appel : sur les mêmes tests, dans la même configuration, le même processeur (un Ryzen 9 7900X) perd la bagatelle de 20°C. De fait, il redescend sous les 75°C, voire même sous les 70°C pour quelque chose de beaucoup plus acceptable. AMD a sans doute eu ses raisons pour concevoir ainsi l’IHS, mais on se dit que quelques optimisations auraient peut-être été possibles ? Dans l’immédiat, ne comptez toutefois pas réaliser la manœuvre de Der8auer chez vous : ce n’était déjà pas simple sur les générations précédentes de CPU, ça l’est encore moins avec les Ryzen 7000.