Un processeur « russe » basé sur des cœurs Cortex signés ARM.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, les sanctions économiques internationales pleuvent sur Moscou. En première ligne, on retrouve les États-Unis qui ont contraint les entreprises nationales a interrompre l’exportation de tout matériel « sensible » vers la Russie. Un embargo particulièrement suivi qui coupe le pays de Vladimir Poutine de tout accès vers des composants clés, notamment dans les domaine informatique. Dernièrement, c’est même Taïwan qui a décidé la fin des exportations de tout processeur capable d’atteindre des fréquences supérieures à 25 MHz.
La Russie n’avait cependant pas attendu ces sanctions pour essayer de se défaire de sa dépendance en matière de semi-conducteurs. Depuis déjà plusieurs années, Moscou cherche à mettre en avant des « champions nationaux » dans tous les domaines et si on est encore loin des réussites que l’on peut voir dans le monde de l’aéronautique, des entreprises ont investi le champ des processeurs comme la société Baikal Electronics qui, dès 2015, avait présenté son Baikal-T1, un premier processeur rapidement suivi par de multiples versions.
Aujourd’hui, c’est la société russe Promobit qui met en avant ses propres réussites avec l’annonce du Bitblaze Titan BM15, un ordinateur portable qui est en quelque sorte le premier laptop produit en Russie. En quelque sorte seulement, car il est encore difficile de parler d’une machine entièrement russe tant les emprunts technologiques sont nombreux. Ainsi, au sein du Bitblaze Titant BM15, on trouve un processeur Baikal-M lequel repose sur huit cœurs Cortex-A57 auxquels est associée une solution graphique Mali-T628 MP8. Deux solutions imaginées et dessinées par la société ARM, laquelle n’a rien de russe.
Pour ne rien arranger, capable d’une fréquence de 1,5 GHz, le Baikal-M est fabriqué par TSMC selon le procédé 28 nm du Taïwanais. Vous le voyez, non seulement le Bitblaze Titan BM15 est loin d’être 100% russe, mais il aura en plus fort à faire pour concurrencer les machines occidentales. Pour le reste, il est heureusement plus en phase avec les standards actuels (dalle IPS 1 080p de 15,6 pouces, batterie de 6000 mAh, connectique Bluetooth / HDMI / USB / RJ45 / WiFi) à ceci près que la mémoire vive reste cantonnée à de la DDR3-1600 ou de la DDR4-2400. Enfin, il ne faut pas oublier que la production n’a pas encore débutée : elle devrait démarrer « dans les prochains mois », mais se limiter à un millier d’exemplaires pour commencer avec des prix compris entre 100 000 et 120 000 roubles (1500 à 1800 euros).
