Les usines chinoises produisent un nombre record de semi-conducteurs en 2021

Écrit par Guillaume
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Une manière de tenter de réduire la dépendance de l’industrie électronique chinoise aux importations en provenance de Corée du Sud ou de Taïwan.

La nouvelle a fait grand bruit, largement relayée par tous les organes de presse que compte l’Empire du milieu : en mai 2021, les différentes compagnies industrielles chinoises ont produit la bagatelle de 29,9 milliards de composants, une production en hausse de 37,6% sur un an. En avril dernier, ladite production avait été de 28,7 milliards de puces et en mars, elle était de 29,1 milliards. Au total, depuis le début de l’année, il est question d’une production de 139,9 milliards de circuits intégrés en Chine soit une augmentation de 48,3% par rapport aux cinq premiers mois de l’année 2020 comme le souligne le South China Morning Post qui cite le Bureau National des Statistiques.

Usine SMIC, le plus gros fabricants de semi-conducteurs de Chine

La situation n’a toutefois rien de triviale, d’anodine. En effet, la Chine est certes l’un des plus gros producteurs de semi-conducteurs au monde, mais il n’en demeure pas moins le plus gros consommateur… et de très loin. De fait, la seule production sur son territoire ne suffit pas du tout à l’industrie nationale : seuls 15,9% des composants employés par ses usines sont fabriqués sur le sol chinois… tout le reste est importé de pays avec lesquels la Chine n’est d’ailleurs pas forcément en bons termes sur un plan plus politique, la Corée du Sud et Taïwan. Plus gênant encore, la Chine conçoit encore assez peu de composants et seules 6% des puces utilisées par l’industrie chinoise sont dessinées sur le territoire national. Enfin, malgré les efforts consentis, la situation ne fait que s’aggraver puisque au cours de ces fameux cinq premiers mois de l’année 2021, la Chine a déjà importé 260,35 milliards de circuits imprimés ce qui représente une augmentation de 30% des importations par rapport aux cinq premiers mois de 2020.

Pour tenter de remédier à la situation, Pékin a investi des sommes considérables dans ses structures de production. En réalité, sur l’ensemble de l’année 2020, le pays est même le numéro un de ces investissements si l’on en croit l’Usine Nouvelle : alors que l’effort financier de l’industrie mondiale du semi-conducteur a augmenté de 19% à un record de 71,2 milliards de dollars, celui de la Chine a bondi de 39% à 18,72 milliards de dollars. L’Empire du milieu devance ainsi pour la première fois les nations concurrentes évoquées précédemment : Taïwan est second avec 17,15 milliards de dollars d’investissements en 2020 quand la Corée du Sud complète le podium avec 16,08 milliards de dollars. Une bataille qui reste toutefois cantonnée à l’extrême-orient asiatique et l’Europe semble bien éloignée de ces préoccupations.