Vivendi quitte le capital d’Ubisoft

Écrit par Guillaume
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Fin d’un épisode médiatico-boursier qui aura duré un peu plus de deux ans. Le géant des médias, Vivendi a finalement jeté l’éponge et renoncé à s’emparer d’un des fleurons de l’industrie vidéoludique française, Ubisoft. Yves Guillemot, le patron du studio de jeu vidéo, remporte donc son bras de fer avec l’un des plus puissants industriels du territoire, Vincent Bolloré, lequel empoche tout de même une jolie plus value.

Entré dans la capital d’Ubisoft en fin d’année 2015, le groupe Vivendi n’avait jamais caché ses intentions pour le moins hostiles. Le géant des médias avait clairement dans l’idée de prendre le contrôle du premier éditeur français de jeux vidéo. Comme pour prouver ses intentions, il avait d’ailleurs racheté Gameloft, l’autre société jeu vidéo mise sur pied par les frères Guillemot, également à la tête d’Ubisoft. Pour ce dernier, les choses ont été plus délicates. Plus gros, plus puissant, Ubisoft a d’entrée insisté sur l’agressivité de Vincent Bolloré pour rallier quelques soutiens et faire bloc « contre l’envahisseur ».

Une stratégie de défensive plutôt agressive qui a donc portée ses fruits puisqu’au travers d’un communiqué de presse publié dans la soirée du 20 mars, le groupe Vivendi a officialisé son retrait. Il a cédé la totalité de sa participation au d’Ubisoft soit la vente de 30 489 300 actions ou 27,27% du capital du groupe. Le montant de la transaction a été chiffré par Vivendi à 2 milliards d’euros. Les actions seront pour partie revendues à Ubisoft lui-même, ainsi qu’à la holding détenue par la famille Guillemot. Une autre partie de la participation Vivendi sera cédée à divers investisseurs. Ubisoft, qui ne perd pas une seconde, a parallèlement annoncé un partenariat avec l’éditeur chinois Tencent – l’un des poids lourds du secteur du jeu vidéo – qui rentre pour 5% dans le capital du Français. Par ailleurs, l’Ontario Teacher’s Pension Plan rachète lui 3,4% du capital d’Ubisoft.

Sur le fond, c’est bien sûr un échec pour Vincent Bolloré et Vivendi qui ambitionnaient – et ambitionnent d’ailleurs toujours – de créer un puissant pôle jeu vidéo au sein du groupe. Pôle qui devra donc faire sans la locomotive Ubisoft. Petite consolation, le pression mise par Vivendi a considérablement fait progresser le cours de l’action Ubisoft qui n’a pour ainsi dire jamais été aussi haut. Il y a un an, elle était sous la barre des 40€ et flirte aujourd’hui avec les 72€. Le groupe Vivendi aurait ainsi réalisé une plus value d’environ 1,2 milliard d’euros dans cette opération.