Où s’arrêtera l’envolée des prix de la mémoire ?

Écrit par GFreeman
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Après les récentes nouvelles sur la tendance très négative des ventes de tablettes, il semblerait que les  prix des composants électroniques s’envolent. Selon l’institut Gartner ils devraient encore croître de 7% cette année.

Une hausse sensible de la demande

Habituellement, une situation de hausse de prix est  de la mémoire liée à des pénuries de l’offre, résultants par exemple de catastrophes naturelles réduisant la production de certains sites asiatiques. Mais il semblerait cette fois-ci que les prix des composants électroniques soient structurellement orientés à la baisse. En cause ? Une hausse sensible de la demande.

« Nous assistons à une véritable transition technologique sur les mémoires. Le prix de la RAM a flambé de plus de 25 % et nous notons des augmentations de 50 à 60 % sur les disques SSD », commente Ludovic Levé, directeur général serveurs chez Lenovo France, cité par nos confrère du Figaro.

Les prix de la DDR notamment, battent tous les records

Il faut dire, pour étayer ces propos, que l’industrie de la mémoire change, ou plutôt que la structure de la demande de mémoire est en pleine mutation. Historiquement, c’est surtout la micro-informatique qui représentait l’immense majorité de cette demande. Mais depuis quelques mois, toutes les industries s’y mettent: l’automobile, les acteurs du monde de l’Internet des objets et, surtout, les fabricants de smartphones. Les demande du secteur sont à la hausse, comme l’illustre le dernier Galaxy S8 qui dispose de 64 Go de mémoire interne, soit un doublement de capacité par rapport au S7, sorti une dizaine de mois plus tôt. Par conséquent, non seulement on assiste à une multiplication des secteurs utilisant de la mémoire mais en plus ces secteur en utilisent toujours plus.

Pour couronner le tout, les fabricants de PC participent eux aussi à cette augmentation de la demande. Après s’être livrés à une guerre sans merci sur les ordinateurs d’entrée de gamme, les Lenovo, HP ou Acer et Asus lorgnent tous le marché des joueurs (gaming), qui embarquent bien souvent des SSD rapide et de capacité suffisante pour stocker plusieurs blockbusters gourmands en gigaoctets.

Enfin, la chute récente de l’euro face au billet vert et aux autres monnaies en général, n’arrange rien à l’affaire pour les consommateurs européens, qui voient leur pouvoir d’achat réduit pour des composants dont la matière première et l’assemblage sont extraits et réalisés en Asie et en Amérique du Nord.

Pas d’éclaircie en vue

L’essor sans précèdent du stockage de données doit également s’ajouter à la croissance de la demande globale du stockage de masse en ligne. L’émergence, puis le succès éclair des solutions de clouds pèsent de tout leur poids sur la demande.  Ici encore, les utilisateurs finaux sont à la recherche de toujours plus de capacité de stockage.

Cet embellie des prix n’est pas pour déplaire aux fabricants de composants embarquant de la mémoire. Par exemple la division stockage du géant Toshiba est à la fête et affiche une hausse de 50% de ses ventes au quatrième trimestre 2016.

A augmentation historiques des volumes de vente s’ajoute maintenant une augmentation des prix: pas de doute, on se frotte les mains chez les marchands de mémoire

Difficile de dire quand la pression pourra retomber sur le prix de ces composants, puisque tous les sites de production tournent déjà à plein régime et que rien ne laisse présager d’une baisse de la demande à court terme. Début mars, Samsung a annoncé un investissement de 9 milliards de dollars pour construire de nouvelles lignes de production de puces mémoire. Sauf que ces lignes ne seront sans doute pas opérationnelles avant de longs mois, ce qui ne laisse rien présager de bon pour le consommateur et son porte-monnaie.