Denuvo : un système de protection jeu vidéo critiqué, mais efficace

Écrit par Guillaume
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Deux des principaux jeux PC de cette année 2019 résistent encore et toujours aux groupes de hackers qui ne parviennent pas à faire sauter leur protection, basée sur le système Denuvo.

Au cours des années 90, alors que les protections logicielles n’étaient pas très répandues, les éditeurs de jeux vidéo utilisaient régulièrement des références au manuel pour enrayer la copie : souvent en début de partie, le joueur était alors sommé de retrouver – et taper – un mot précis que l’on retrouvait dans le manuel au moyen d’instructions telles que « le huitième mot du troisième paragraphe de la page 27 ». Dans d’autres cas, il s’agissait d’utiliser une roue en carton spécialement conçue pour la protection : en faisant coïncider certaines références, on retrouvait une ou plusieurs valeurs qu’il fallait dans le jeu pour ne pas se retrouver bloqué.

Pas toujours simples à mettre en œuvre ces protections ont disparu avec la réduction drastiques des manuels et autres notices d’utilisation. Elles ont été remplacées par des protections logicielles que l’utilisateur ne peut généralement détecter, mais qui empêche toute copie ou viennent associer un jeu au compte de son utilisateur légal. Avec le temps, la plupart de ces protections logicielles ont été contournées par les groupes de pirates et qui se souvient encore aujourd’hui des SecuROM et autres StarForce ? Il en est toutefois une qui semble davantage faire preuve de son efficacité : Denuvo. Pour un éditeur de jeux vidéo, l’essentiel est d’abord que ladite protection – loin d’être gratuite rappelons-le – empêche la diffusion pirate du jeu durant les 3 à 4 premières semaines d’exploitation. Bien sûr, plus la protection peut ensuite durer dans le temps, meilleur est le retour sur investissement.

Dans le cas de Denuvo, de multiples versions de la protection se sont succédé à mesure que les pirates arrivaient à la contourner. Dans sa dernière itération, elle semble poser d’insoluble difficultés à ces hackers. En effet, l’exemple d’Anno 1800 est particulièrement éloquent : le jeu d’Ubisoft est sorti le 16 avril dernier et à l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’a toujours pas été piratés. Les joueurs PC intéressés par le jeu de gestion développé par Blue Byte n’ont d’autre choix que de passer à la caisse. Plus remarquable encore est le cas Borderlands 3. Particulièrement attendu – par les joueurs et donc les pirates – le jeu de Gearbox est sorti le 13 septembre 2019, mais aucune version hackée n’est aujourd’hui accessible. Les exemples de l’efficacité de Denuvo se sont multipliés ces derniers mois avec d’autres jeux comme Mortal Kombat 11, F1 2019 ou plus récemment FIFA 20.

S’il a connu des périodes moins fastes, Denuvo semble aujourd’hui faire la preuve de son efficacité… au moins pour certaines de ses versions : Code Vein a lui été cracké en moins de cinq jours. En revanche, Denuvo n’est pas à l’abri des critiques des joueurs. En effet, certains se plaignent de performances dégradées du fait de l’utilisation de Denuvo. Bien sûr, l’impact de la protection varie en fonction du jeu, mais les conséquences sont réelles comme en témoignait il y a déjà plusieurs mois, le site ExtremeTech. Dans le cas de Dishonored 2, on observe ainsi une augmentation de la fluidité de l’animation de 4 images par seconde (57 à 61 ips) en retirant Denuvo et c’est encore plus prononcé dans le cas de Lords of the Fallen où l’on monte de 54 ips à 70 ips en supprimant Denuvo. Mais voilà, en assurant une bonne protection aux investissements des éditeurs, la protection leur assure des revenus importants aux moins durant les premières semaines après le lancement : Denuvo a encore de beaux jours devant lui.