FaceApp : entre vieillissement amusant et risque pour la vie privée

Écrit par Guillaume
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Une application dotée de filtres à selfie particulièrement populaire ces dernières semaines… qui soulève une fois de plus la question du respect de la vie privée.

Développé par une petite équipe basée à Saint-Pétersbourg, FaceApp est actuellement l’une des applications les plus téléchargées à la fois sur Android et sur iPhone. Pourtant, le programme n’a rien de vraiment nouveau puisque ses créateurs l’ont publiée en janvier 2017 et qu’à l’époque elle était déjà dotée de tous les accessoires qui ont fait son succès d’aujourd’hui : le filtre de vieillissement notamment. Difficile de comprendre pourquoi ce regain d’intérêt soudain pour FaceApp, mais une chose est sure, on ne parle plus que de cette application… et des risques encourus pour la protection de la vie privée de ses utilisateurs.

FaceApp fonctionne de la même manière que de nombreuses autres applications. Son interface – dépouillée à l’extrême – permet d’aller droit au but : la prise de selfies directement depuis l’application et leur retouche via un système de filtres automatiques. Bien sûr, il est possible de modifier des photos prises avec une autre application et tout l’intérêt de FaceApp est, ensuite, de pouvoir diffuser les photos retouchées, sur les réseaux sociaux notamment. Problème – et la provenance russe de l’application ne fait rien pour calmer les inquiétudes – un certain flou subsiste sur le devenir des photos traitées par l’application. Certaines rumeurs ont même évoqué le fait que toutes les photos stockées sur le smartphone sont envoyées aux serveurs de FaceApp. Il n’en est rien du tout.

Reste qu’en choisissant une photo à modifier, on accepte tacitement le fait qu’elle soit envoyée sur les serveurs des développeurs. Ensuite seulement les filtres sont appliquées et la photo est retournée – modifiée – à son utilisateur. On comprend alors pourquoi, il est nécessaire d’être connecté pour profiter de FaceApp. Problème, les conditions d’utilisation de l’application sont pour le moins « évasives » et stipulent en gros, que dès lors que l’on modifie une photo via FaceApp, on cède à l’entreprise gérant l’application la possibilité d’exploiter ladite photo sans aucune contrainte. Aux journalistes de TechCrunch, l’entreprise a toutefois précisé que « la plupart des images stockées sur nos serveurs sont supprimées dans les quarante-huit heures suivant leur envoi ». Mais rien de contractuel là-dedans et s’il ne faut évidemment pas céder à la paranoïa, le fait est que l’entreprise derrière FaceApp peut tout à fait se consulter une vaste base de données photographiques… et pourvu que vous choisissiez un nom d’utilisateur équivoque, le dossier devient assez complet.

Pour ne rien arranger, selon Le Figaro, FaceApp n’est tout simplement pas en conformité avec le Règlement Européen des Données Personnelles (RGPD). Loin de nous l’idée de vous « interdire » l’usage de cette application, mais si d’aventure vous ne l’étiez pas encore, vous savez maintenant à quoi vous en tenir quand vous envoyez une photo à « vieillir ».