Un simple coup de fil

Écrit par serapheen
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Connaissez-vous le « Andy Capp’s Tavern » ?
Ce nom ne vous dit rien ?
Il s’agit pourtant d’un pub assez célèbre à Sunnyvale en Californie. En effet ce bar est connu pour être le berceau du jeu-vidéo. Je vous assure que ce n’est pas une blague et me permets de vous expliquer tout cela.

Au début des années 70, Nolan Bushnell le fondateur de la société Atari, travaille secrètement à la création d’un jeu-vidéo. « Pong » by Atari, est le plagiat pur et simple d’une simulation de tennis créée par Ralph Baer alors que celui ci s’apprêtait à lancer sur le marché la première console de jeu, « l’Odyssey ». Mais le développeur du jeu, Alan Alcorn a réussi, à la manière d’un pirate, à s’approprier le jeu en modifiant la gestion des angles de retour de la balle et en affichant le score directement à l’écran.

Quel rapport avec le bar mentionné ? Et bien une fois le jeu prêt, il a bien fallu le tester. Alcorn et Bushnell ont choisi le « Andy Capp’s Tavern » pour y installer la première borne de jeu-vidéo de l’Histoire. Mais quelques jours après, un malheur s’est produit. Le téléphone sonne alors au domicile du développeur de Pong. Nous pouvons assez bien imaginer la conversation qu’il y eut ce soir là en 1972…

« Allo, ouais ici c’est le taulier du Andy Capp’s là ! Ouais ben euh Pong il est pété là ! »
Réponse d’Alan Alcorn : « Putain, je t’avais bien dit de ne toucher à rien ! »
« Mais j’ai rien touché moi, c’est les clients, ils jouaient tranquillement et pis là, pouf ! Plus rien sur l’écran ! Tout niqué la machine ! »
Je caricature bien entendu. Mais dans les grandes lignes, c’est bel et bien ce qu’il s’est passé.

PongAlors, Alan Alcorn retourne au « Andy Capp’s Tavern » pour récupérer l’installation sommaire que vous pouvez voir ici, puis une fois à son bureau, décide de la démonter afin de savoir pourquoi l’appareil était défectueux.
Déjà en la récupérant, elle lui semblait bien plus lourde qu’au jour de son installation. Le développeur allait vite comprendre ce qu’il s’était passé.
Le défaut n’avait rien à voir avec un problème de programmation ou même des circuits. Non, c’est juste que le réceptacle des quarters (pièces de 25cts) était tout simplement plein à craquer et ne pouvait contenir aucune autre pièce. Alors, évidement Alan Alcorn appelle son patron pour lui annoncer la bonne nouvelle.

La suite est telle qu’on la connaît : Atari lance la borne « Pong » en grande production et « la borne jaune » fait bien des fans.
Mais en y réfléchissant, c’est tout de même grâce à un simple appel téléphonique que le jeu-vidéo est devenu et surtout est né comme une industrie avec une offre et demande qui ne cesse de croître encore aujourd’hui.
Comme quoi le bonheur, c’est simple comme un coup de fil !